Comme vous l’avez sans doute noté, notre état émotionnel et notre façon de vivre nos émotions jouent un rôle primordial sur notre niveau de stress.
Mais, pour commencer, saviez-vous que nous avons tous une façon qui nous est propre de vivre les émotions ? C’est notre profil émotionnel. Je vous invite à découvrir ici comment identifier le vôtre.
Il est important de bien noter qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais profil émotionnel. Comme chaque être humain est unique, tous les styles sont différents. Si vous êtes heureux avec celui qui vous caractérise, il n’y a aucunement lieu d’essayer de le changer. De même, il n’est pas forcément utile de tenter de l’adapter à un modèle qui vous paraît plus enviable qui, au final, pourrait ne pas vous correspondre.
En revanche, si vous constatez que l’expression de vos émotions impacte négativement votre qualité de vie et votre niveau d’anxiété, il sera intéressant de comprendre les liens directs ou indirects entre celles-ci et votre bien-être.
De la vie émotionnelle à la santé physique
Selon le chercheur neuroscientifique David Richardson, parmi tous nos comportements et états psychologiques, c’est notre vie émotionnelle qui va avoir le plus d’influence sur notre bien-être.
En effet, celle-ci va affecter nos sentiments sur nous-mêmes et sur notre entourage, contribant ainsi à faire évoluer nos relations et notre sentiment d’appartenance à un groupe.
En plus d’impacter notre comportement et nos fonctions cognitives, notre vie émotionnelle a également un effet sur notre sensibilité au stress et notre vulnérabilité à certains troubles mentaux. Cet aspect constitue d’ailleurs le fondement de la médecine psychosomatique – aujourd’hui devenue la médecine comportementale ou psychologie de la santé-.
Transformer ses émotions avec son corps
De l’émotion au corps
On sait que les émotions se manifestent dans le corps. Les papillons dans le ventre en cas de peur, le visage qui se détend lorsqu’on ressent de la joie, les muscles qui se tendent sous la colère, etc…
Des études sur le stress ont montré qu’un sentiment désagréable aura la plupart du temps tendance à augmenter le niveau de cortisol et d’hormones du stress. Ce qui va entre autres augmenter la pression sanguine et être un facteur de diminution des défenses immunitaires.
Toute la mécanique du corps réagit donc aux sentiments.
Ceci dit, le degré de perception d’un sentiment va varier d’une personne à l’autre. C’est à dire qu’un facteur de stress pour une personne, ne le sera pas forcément pour une autre.
Dans le cas du sentiment d’isolement social par exemple, la majorité d’entre nous va le percevoir de façon particulièrement négative. Pourtant, certaines personnes trouveront que c’est juste être un fait, sans grande conséquence sur leur comportement.
On risquerait de créer plus de stresseur en les forçant à devenir sociable, si être introvertie et s’isoler socialement ne leur pose initialement aucun trouble réel.
Du corps au cerveau émotionnel
Du fait de l’iinfluence bi-directionnelle entre le corps et le cerveau, la posture et les comportements positifs, comme par exemple le sourire, vont atténuer l’activité du système nerveux sympathique. Cela a pour effet direct de nous détendre face aux éléments qui peuvent provoquer du stress.
Cela permet aussi au système neuroendocrinien de se calmer et réduire le niveau « d’hormones de la fuite » dans le sang (épinéphrine et norépinéphrine, que l’on connaît plus sous le nom d’adrenaline et noradrenaline) . Par aileurs, le niveau d’ocytocine, que l’on associe à la relation, va augmenter. En plus de créer plus de confiance, ceci renforce d’une part le système immunitaire et d’autre part diminue la pression sanguine et le cortisol qui est le principal hormone du stress.
En clair, avec une posture positive, comme se tenir droit et sourire lorsqu’on ressent du stess,on peut diminuer rapidement les effets sur son corps.
Pas facile à imaginer, dit comme cela n’est-ce pas ? Alors, je vous invite à vous entraîner à faire votre plus grand sourire pendant que vous parcourez ces lignes. Étirez votre bouche d’un côté à l’autre de vos zygomatiques. À partir de là, pensez à sourire de l’intérieur, avec d’abord les yeux, puis ajoutez-y du coeur. (Si votre voisin vous regarde, c’est l’occasion de partager votre sourire ou faites un tour sur cet article pour ne pas vous souciez de ce qu’il peut bien penser de vos exercices de grands sourires, face à votre écran).
Comment ne pas se laisser submerger par ses émotions
« L’amour rend aveugle »
Savez-vous que notre attention ne peut pas détecter deux images émotionnelles fortes en même temps ? En effet, lorsqu’un stimulus émotionnel arrive à notre attention, il nous faut un certain temps avant d’être en mesure d’en capter un autre.
En d’autre terme, notre attention a besoin de temps pour « se réinitialiser » et devenir de nouveau disponible après avoir perçu une information d’ordre émotionnel.
Ce temps correspond à ce que les chercheurs neuroscientifiques appellent le « clignement attentionnel émotionnel » ou encore la « cécité induite par l’émotion ».
Du coup, on pourrait peut-être même dire qu’il y a un réel fondement physiologique à l’expression : « l’amour rend aveugle » !
Pour l’expliquer plus simplement, c’est comme si le temps qu’on ressentirait de l’amour dans une relation par exemple, nous ne serions pas en mesure de ressentir une autre émotion en rapport avec cette relation.
Quel est l’intérêt d’avoir cette informatione en tête ?
Le fait de détecter rapidement des événements émotionnellement marquants est essentiel à notre capacité de survie. Donc vu que l’attention et la conscience ont une capacité limitée et que nous ne pouvons pas capter plusieur stimuli émotionnels en même temps, cala signifie que le temps que notre attention est focalisée sur une émotion, la capacité de traitement disponible pour les événements suivants sera amoindrie.
Ce phénomène va avoir pour conséquence de nous rendre moins vigilant et plus vulnérable face aux menaces et aux éléments stressants de notre environnement.
Lorsqu’on prend conscience de combien une émotion occupe notre attention, au point de devenir une sentiment qui envahit notre corps, on peut apprende à diminuer notre temps de clignement attentionnel émotionnel. C’est à dire que l’enjeu est dans le fait d’apprendre à passer d’une émotion à une autre, dans un court laps de temps.
La méditation comme entraînement mental et émotionnel
Vivre ses émotions en pleine conscience
La méditation est un moyen très efficace de limiter le clignement attentionnel. Les observations sous IRM fonctionnelle ont permis de montrer qu’elle permet de garder une attention plus calme et durable, concentrée sur les informations importantes.
Il faut dire qu’avec le bombardement d’informations et de stimuli que nous recevons en continu, il n’est pas toujours facile de diriger notre attention sur la pensée, l’émotion et la sensation les plus essentielles au présent.
Et quand nous y parvenons, il s’agit ensuite de ne pas en faire un sujet de préoccupation sous peine de générer de l’anxiété en nous.
C’est en cela que la méditation de pleine conscience est intéressante. En effet, la pleine conscience réduit l’anxiété. Elle permet d’augmenter l’activation de la partie préfrontale gauche du cerveau qui caractérise la rapidité des personnes résilientes à récupérer après une épreuve stressante.
La méditation permet aussi d’améliorer la synchronie neuronale. Ohlala, décidément ce texte est rempli de termes un peu intimidants ! Mais pas de panique, cest justepour dire l’activation simultanée de neurones dispersés de part et d’autre du cerveau. Cette synchronisation amène de la coheerence dans nos processus cognitifs et émotionnels. Autrement dit, méditer permet de bien garder la tête sur les épaules et le coeur à la bonne place.
Globalement, avec la pratique, vous constaterez l’effet régulateur qu’apporte la méditation sur l’esprit.
La pleine conscience de son corps
Nous avons vu que la méditation peut avoir un effet bénéfique sur la conscience de soi et l’attention au niveau du cerveau émotionnel.
Mais il y a également d’autres exercices comme le « scan corporel » qui permettent d’améliorer notre conscience de soi et notre attention sur l’ensemble du corps.
La pratique en est simple : cinq à dix minutes par jour, allongez vous et ressentez chaque partie de votre corps en partant des orteils jusqu’au haut de la tête.
En cas de fortes réactions à des signaux internes, la pleine conscience va vous aider à baisser le niveau d’alerte pour vous calmer.
À l’inverse, lorsque vous aurez du mal à distinguer les indices corporels internes du stress, la pleine conscience vous aidera à les amplifier en y concentrant votre attention.
Ainsi, vous pourrez avoir une conscience réelle de ce que vous ressentez afin d’y y adapter adéquatement vos comportements qui vont permettre de rééquilibrer.
Vivre ses émotions pour mieux gérer son stress
Comme vous l’aurez constaté, prendre le temps de ressentir ses émotions, dans toutes ses mainfestations à travers notre corps, permet de mieux écouter les signes du stress.
C’est la première étape à effectuer, avant même d’essayer de détecter l’origine du stress. À partir de là, il deviendra plus simple de travailler déconstruire votre source de stress, pour retrouver le zen et la pleine confiance.
Si toutefois vous ne parvenez pas à vivre vos émotions simplement et que votre anxiété n’en fait qu’augmenter, prenez le temps d’en discuter avec un professionnel de la santé.
En revanche, si votre état émotionnel est lié à un changement important dans votre parcours ou une transition de vie qui chamboule vos habitudes, peut-être que l’accompagnement au changement par un coach personnel et profesionnel, vous amènera vivre vos émotions plus sereinement.
Sources :
- « Les Profils émotionnels » Richard Davidson, Sharon Begley
- « The emotional attentional blink: what we know so far » – McHugo, Olatunji, Zald
Tout à fait d’accord avec toi sur les bienfaits de la méditation ! Je la pratique depuis des années et ça m’a beaucoup aidée à regarder mes émotions avec un peu de distance, sans les prendre trop au sérieux et sans y être complètement absorbée…
Je retiens le réflexe « sourire ». Toujours et très rapidement disponible, cela vaut la joie de l’essayer dans les moments plus stressant. Au final, il n’y a rien à perdre à jouer le jeux.
Merci beaucoup pour cet article qui explique les mécanismes très simplement ! J’ai adopté méditation, respiration de pleine conscience, sourire niais toute seule 😁 et yoga quotidien aussi pour diminuer le stress. Cela est efficace mais il faut le faire sur le long terme.
Merci pour cet article éclairant.
C’est une réalité que le cerveau gouverne la santé du corps, mais le corps lui rend la pareille. Donc si l’un des deux va mal, l’état de l’autre se dégrade.
D’ailleurs quand on est amoureux (surtout dans le début d’une relation où l’euphorie est à son comble), il est bien rare de tomber malade.
Merci pour ce bel article, j’ai appris récemment à accepter mes émotions et à les vivre ☺️. Jusqu’à peu je les stockais de manière à ne pas les ressentir ce qui me provoquait plus de mal que de bien.